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[http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/travels/2009/outside/documents/repubblica-ceca.html VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE BENOÎT XVI<br />
[[content/benedict-xvi/fr/travels/2009/index_repubblica-ceca.html|VOYAGE APOSTOLIQUE<br />
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DU PAPE BENOÎT XVI<br />
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EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE<br />
EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE<br />
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(26-28 SEPTEMBRE 2009)]
(26-28 SEPTEMBRE 2009)]]
 
'''MESSE'''


'''''ANGÉLUS'''''
'''''HOMÉLIE DU''''SAINT-PÈRE'''''


''Aéroport Tuřany de Brno''
''Aéroport Tuřany de Brno''
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''Dimanche 27 septembre 2009''
''Dimanche 27 septembre 2009''


'''( [https://www.youtube.com/watch?v=u-lp46Xhetg&ab_channel=VaticanNews Vidéo])'''
'''(Vidéo)'''
 
''Chers frères et sœurs'',
 
Arrivés à la fin de cette célébration solennelle, l’heure de midi nous invite à la prière de l’Angélus. Nous sommes heureux de la réciter ici, au cœur de la Moravie, région fraternellement unie à la Bohème, sur cette terre qui, il y a de nombreux siècles, reçut le don de la foi grâce au génie  missionnaire des saints Cyrille et Méthode.
 
Lorsqu’il y a une vingtaine d’années, Jean-Paul II décida de visiter l’Europe centrale et orientale après la chute du totalitarisme communiste, il voulut commencer son [http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/travels/1990/travels/documents/trav_cecoslovacchia.html voyage pastoral] par Velehrad, ville où se tinrent les grands Congrès Unionistes, précurseurs de l’œcuménisme dans le monde slave, ville rendue célèbre dans tout le monde chrétien. Vous vous rappelez, aussi, d’une autre visite, [http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/travels/1995/travels/documents/trav_rep-ceca.html celle de 1995] à Svatý Kopeček, près d’Olomouc, avec l’inoubliable rencontre avec les jeunes. C’est dans cet esprit que je voudrai reprendre l’enseignement de mon vénéré Prédécesseur et vous inviter à demeurer fidèle à votre vocation chrétienne et à l’Évangile pour construire ensemble un avenir de solidarité et de paix.
 
La Moravie est une terre riche en sanctuaires mariaux qu’une foule de pèlerins visite durant toute l’année. Je désire, en ce moment, me rendre en esprit comme un pèlerin sur la montagne boisée d’Hostýn, en ce lieu où la Madone est vénérée comme votre protectrice. Que Marie garde vigilante votre foi, une foi plongeant ses racines dans le passé à travers les nombreuses traditions locales que vous avez justement le souci de conserver pour que ne diminue point, dans les villages et dans les villes, l’atmosphère chaleureuse de la vie familiale. Il nous arrive de constater, parfois avec une certaine nostalgie, que le rythme de la vie moderne tend à effacer les traces d’un passé riche de foi. Il est important, au contraire de ne pas perdre de vue l’idéal que les usages traditionnels expriment et par dessus-tout, de maintenir le patrimoine spirituel hérité de vos ancêtres pour le préserver, bien plus, pour faire en sorte qu’il réponde aux défis du temps présent. Que la Vierge Marie vous aide en cela, Elle à qui je confie une nouvelle fois votre Église et la nation tchèque toute entière.
 
''Angelus Domini …''


S láskou pozdravujem pútnikov z blízkeho Slovenska. Drahí bratia a sestry, dnešné Božie slovo nás pobáda, aby sme v Ježišovi Kristovi uznali našu jedinú nádej. Pozývam vás, aby ste boli vo svete vernými svedkami tejto zvesti. Zo srdca žehnám vás i vaše rodiny vo vlasti. S týmto želaním vás žehnám. Pochválený buď Ježiš Kristus !
''Cher frères et sœurs'',


[ ''Avec affection, je donne la bienvenue aux pèlerins provenant de la Slovaquie voisine. Chers frères et sœurs, la Parole de Dieu d’aujourd’hui nous exhorte à reconnaître Jésus-Christ comme notre unique espérance. Je vous invite à être dans le monde des témoins fidèle de cette annonce. De tout cœur, je vous bénis ainsi que vos familles dans vos Pays. Loué soit Jésus-Christ !'']
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » ( ''Mt'' 11, 28). Jésus invite tous ses disciples à rester avec lui, à trouver en Lui secours, soutien et réconfort. Il adresse cette invitation en particulier à notre Assemblée liturgique, qui rassemble spirituellement autour du Successeur de Pierre votre Communauté ecclésiale tout entière. Je vous salue tous et chacun personnellement : tout d’abord, l’Évêque de Brno – que je remercie pour les mots cordiaux qu’il m’a adressés au début de la Messe – ainsi que les Cardinaux et les autres Évêques présents. Je salue les prêtres, les diacres, les séminaristes, les religieux et les religieuses, les catéchistes et les agents pastoraux, les jeunes et les nombreuses familles. Mes déférentes salutations vont aussi aux Autorités civiles et militaires, et tout spécialement au Président de la République et son épouse, au Maire de la ville de Brno et au Président de la Région de la Moravie, terre riche en histoire, en activités culturelles, en industries et en commerce. Je désire, en outre, saluer cordialement les pèlerins provenant de toute la région de la Moravie et des diocèses de la Slovaquie, de la Pologne, de l’Autriche et de l’Allemagne.


Serdecznie pozdrawiam Polaków biorących udział w tej Eucharystii. Dziękuję za Waszą obecność i duchowe wsparcie. Niech spotkanie z Papieżem we wspólnocie Kościoła, który jest w Czechach, przyniesie owoce wiary i miłości w waszych sercach. Niech Bóg wam błogosławi.
Chers amis, grâce au caractère que revêt l’Assemblée liturgique d’aujourd’hui, j’ai partagé volontiers le choix, dont vient de parler votre Évêque, d’harmoniser les lectures bibliques de la Messe avec le thème de l’espérance : j’ai partagé ce choix en pensant aussi bien au peuple de ce cher Pays, qu’à l’Europe et à l’humanité entière, qui est assoiffée de quelque chose sur lequel elle puisse baser solidement son propre avenir. Dans ma seconde Encyclique – ''[[content/benedict-xvi/fr/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20071130_spe-salvi.html|Spe salvi]]'' -, j’ai souligné que l’unique espérance « certaine » et « fiable » (cf. n. 1) se fonde sur Dieu. L’expérience de l’histoire montre à quelles absurdités parvient l’homme quand il exclut Dieu de l’horizon de ses choix et de ses actions, et qu’il n’est pas facile de construire une société inspirée par les valeurs du bien, de la justice et de la fraternité, parce que l’être humain est libre et que sa liberté demeure fragile. La liberté doit alors toujours constamment être conquise pour le bien et la recherche non facile d’« ordonnancements droits pour les choses humaines » est une tâche qui incombe à toutes les générations (cf. ''ibid.,'' 24-25). Voilà pourquoi, chers amis, nous sommes ici, avant tout à l’écoute, à l’écoute d’une parole qui nous indique la route conduisant à l’espérance ; plus encore, nous sommes à l’écoute d’une parole qui seule peut nous donner une solide espérance parce qu’elle est Parole de Dieu.


[ ''Je salue cordialement les polonais qui prennent part à cette Eucharistie. Je vous remercie pour votre présence et pour votre soutien spirituel. Que la rencontre du Pape avec l’Eglise qui se trouve en République Tchèque puisse porter des fruits de foi et d’amour abondants dans vos cœurs. Que Dieu vous bénisse !'']
Dans la première lecture ( ''Is'' 61, 1-3a), le Prophète se présente comme étant investi de la mission d’annoncer à tous les affligés et les pauvres la libération, la consolation et la joie. Jésus a repris ce texte et l’a fait sien dans sa prédication. Bien plus, il a affirmé clairement que la promesse du prophète s’est accompli en Lui (cf. ''Lc'' 4, 16-21). Elle s’est réalisée entièrement quand, par sa mort sur la croix et par sa résurrection des morts, il nous a libérés de l’esclavage de l’égoïsme et du mal, du péché et de la mort. Et c’est là l’annonce du salut, ancienne et toujours nouvelle, que l’Église proclame de génération en génération : Christ crucifié et ressuscité, Espérance de l’humanité !


Von Herzen grüße ich die Pilger aus Deutschland und aus Österreich. Ich freue mich über euer Kommen, über euer Mitbeten und Mitfeiern mit den Brüdern und Schwestern hier in Tschechien. Noch mehr als alle nachbarschaftlichen Bande ist es der Glaube an Jesus Christus, der uns zusammenführt und eint. Und heute braucht es besonders unser gemeinschaftliches Zeugnis, um neu und kraftvoll die Botschaft des Heils zu verkünden : den gekreuzigten und auferstandenen Herrn – Jesus Christus, die Hoffnung der Menschheit ! Die Erfahrung, daß Christus seine Freunde nicht allein läßt, sondern ihnen hilft, damit sie glücklich leben können, darf uns nicht kalt und gleichgültig lassen gegenüber unseren Mitmenschen, die auf der Suche nach Wahrheit und Liebe sind und sich nach dem wirklichen Leben sehnen. Zeigen wir ihnen den Weg zu Jesus Christus, der das Leben in Fülle schenkt. Mit Freude wollen wir Tag für Tag aus unserem Glauben und unserer Hoffnung leben und am Aufbau einer Gesellschaft mitarbeiten, die auf den Werten des Guten, der Gerechtigkeit und Brüderlichkeit, auf der Liebe zu Gott und dem Nächsten gründet. Dazu schenke der Herr uns seinen Segen.
Aujourd’hui encore, cette parole de salut résonne avec force dans notre Assemblée liturgique. C’est avec amour que Jésus s’adresse à vous, fils et filles de cette terre bénie, où, il y a plus d’un millénaire, a été jetée la semence de l’Évangile. Votre pays, comme d’autres nations, connaît une situation culturelle qui représente souvent un défit radical pour la foi et, donc, aussi pour l’espérance. En effet, à l’époque moderne, la foi aussi bien que l’espérance ont été « déplacées », car elles ont été reléguées sur le plan privé et ultra-terrestre, tandis qu’a été affirmée dans la vie concrète et publique la confiance dans le progrès scientifique et économique (cf. ''[[content/benedict-xvi/fr/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20071130_spe-salvi.html|Spe salvi]],'' 17). Nous savons tous qu’un tel progrès est ambigu : il ouvre à la fois de bonnes possibilités et des perspectives négatives. Les développements techniques et l’amélioration des structures sociales sont importants et certainement nécessaires, mais ils ne suffisent pas à garantir le bien-être moral de la société (cf. ''ibid.,'' 24). L’homme a besoin d’être libéré des contraintes matérielles, mais il doit être sauvé, et ce plus profondément, des maux qui troublent son esprit. Et qui peut le sauver, si ce n’est Dieu, qui est Amour et qui a révélé, en Jésus Christ, son visage de Père Tout-Puissant et miséricordieux ? Notre ferme espérance repose donc dans le Christ : en Lui, Dieu nous a aimés jusqu’au bout et il nous a donné la vie en abondance. (cf. ''Jn'' 10, 10), vie que toute personne, parfois même inconsciemment, désire ardemment posséder.


Moji milovaní, je pro mě velikou radostí být dnes s vámi zde v Brně, v srdci Moravy. Zdravím také všechny, kteří jsou s námi spojeni sdělovacími prostředky. S láskou pamatuji i na starší osoby, na trpící a na nemocné. Prosím vás všechny o vzpomínku v modlitbě, tak jako já vás ujišťuji svou duchovní blízkostí. Nechť vás všemohoucí Bůh zahrne hojnými nebeskými milostmi a požehnáním !
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». Ces paroles de Jésus, écrites en grandes lettres au-dessus de la porte de votre cathédrale de Brno, s’adressent à présent à chacun de nous et Jésus ajoute : « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » ( ''Mt'' 11, 29-30). Pouvons-nous rester indifférents face à son amour ? Ici, comme ailleurs, au cours des siècles passés beaucoup ont souffert pour rester fidèles à l’Évangile et n’ont pas perdu l’espérance. Beaucoup se sont sacrifiés pour redonner sa dignité à l’homme et leur liberté aux peuples, trouvant dans l’adhésion généreuse au Christ la force pour construire une humanité nouvelle. Néanmoins, dans la société actuelle, où de nombreuses formes de pauvreté sont le fruit de l’isolement, du non-amour des autres, du refus de Dieu et d’une fermeture initiale tragique de l’homme qui pense pouvoir se suffire à lui-même, ou bien n’être qu’un fait insignifiant et passager ; dans ce monde qui est aliéné « quand il met sa confiance en des projets purement humains » (cf. [[content/benedict-xvi/fr/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate.html#53.|''Caritas in veritate,'' 53]]), seul Christ peut être notre espérance certaine. C’est là l’annonce que nous, chrétiens, sommes appelés à répandre chaque jour, par notre témoignage.


[ ''Mes chers, c’est pour moi une grande joie d’être avec vous aujourd’hui à Brno, au cœur de la Moravie. Je salue aussi ceux qui sont avec nous à travers les médias. Ma pensée affectueuse rejoint particulièrement les personnes âgées, souffrantes et les malades. Je demande un souvenir dans votre prière. Pour ma part, je vous assure de ma proximité spirituelle. Que dieu tout-puissant vous accorde d’abondantes grâces spirituelles et des bénédictions.'']
Annoncez-le, vous chers prêtres, en restant intimement unis à Jésus et en exerçant avec enthousiasme votre ministère, certains que rien ne peut manquer à qui s’en remet à Lui. Témoignez du Christ, vous chers religieux et chères religieuses, par votre pratique joyeuse et cohérente des conseils évangéliques, en montrant quelle est notre véritable patrie : le ciel. Et vous, chers fidèles laïcs, jeunes et adultes, chères familles, qui fondez sur la foi en Christ vos projets familiaux, de travail, d’étude, et les activités de tout domaine de la société. Jésus n’abandonne jamais ses amis. Il leur assure son aide car on ne peut rien faire sans Lui, mais, en même temps, il demande à chacun de s’engager personnellement à répandre son message universel d’amour et de paix. Que vous encourage l’exemple des saints Cyrille et Méthode, les principaux patrons de la Moravie, qui ont évangélisé les peuples slaves, et de Pierre et Paul, auxquels votre cathédrale est dédiée ! Suivez le témoignage lumineux de sainte Zdislava, mère de famille, riche en œuvres de charité et de pitié ; celui de saint Jean Sarkander, prêtre et martyre ; de saint clément-Marie Hofbauer, prêtre et religieux, né dans ce Diocèse et canonisé il y a 100 ans, et de la bienheureuse Kafkova, religieuse née à Brno et tuée par les nazis à Vienne. Que Marie, Mère du Christ et notre Espérance, vous accompagne et vous protège. Amen.


© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
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Dernière version du 29 mai 2025 à 13:30

VOYAGE APOSTOLIQUE

DU PAPE BENOÎT XVI

EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

(26-28 SEPTEMBRE 2009)

MESSE

HOMÉLIE DU'SAINT-PÈRE

Aéroport Tuřany de Brno

Dimanche 27 septembre 2009

(Vidéo)

Cher frères et sœurs,

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » ( Mt 11, 28). Jésus invite tous ses disciples à rester avec lui, à trouver en Lui secours, soutien et réconfort. Il adresse cette invitation en particulier à notre Assemblée liturgique, qui rassemble spirituellement autour du Successeur de Pierre votre Communauté ecclésiale tout entière. Je vous salue tous et chacun personnellement : tout d’abord, l’Évêque de Brno – que je remercie pour les mots cordiaux qu’il m’a adressés au début de la Messe – ainsi que les Cardinaux et les autres Évêques présents. Je salue les prêtres, les diacres, les séminaristes, les religieux et les religieuses, les catéchistes et les agents pastoraux, les jeunes et les nombreuses familles. Mes déférentes salutations vont aussi aux Autorités civiles et militaires, et tout spécialement au Président de la République et son épouse, au Maire de la ville de Brno et au Président de la Région de la Moravie, terre riche en histoire, en activités culturelles, en industries et en commerce. Je désire, en outre, saluer cordialement les pèlerins provenant de toute la région de la Moravie et des diocèses de la Slovaquie, de la Pologne, de l’Autriche et de l’Allemagne.

Chers amis, grâce au caractère que revêt l’Assemblée liturgique d’aujourd’hui, j’ai partagé volontiers le choix, dont vient de parler votre Évêque, d’harmoniser les lectures bibliques de la Messe avec le thème de l’espérance : j’ai partagé ce choix en pensant aussi bien au peuple de ce cher Pays, qu’à l’Europe et à l’humanité entière, qui est assoiffée de quelque chose sur lequel elle puisse baser solidement son propre avenir. Dans ma seconde Encyclique – Spe salvi -, j’ai souligné que l’unique espérance « certaine » et « fiable » (cf. n. 1) se fonde sur Dieu. L’expérience de l’histoire montre à quelles absurdités parvient l’homme quand il exclut Dieu de l’horizon de ses choix et de ses actions, et qu’il n’est pas facile de construire une société inspirée par les valeurs du bien, de la justice et de la fraternité, parce que l’être humain est libre et que sa liberté demeure fragile. La liberté doit alors toujours constamment être conquise pour le bien et la recherche non facile d’« ordonnancements droits pour les choses humaines » est une tâche qui incombe à toutes les générations (cf. ibid., 24-25). Voilà pourquoi, chers amis, nous sommes ici, avant tout à l’écoute, à l’écoute d’une parole qui nous indique la route conduisant à l’espérance ; plus encore, nous sommes à l’écoute d’une parole qui seule peut nous donner une solide espérance parce qu’elle est Parole de Dieu.

Dans la première lecture ( Is 61, 1-3a), le Prophète se présente comme étant investi de la mission d’annoncer à tous les affligés et les pauvres la libération, la consolation et la joie. Jésus a repris ce texte et l’a fait sien dans sa prédication. Bien plus, il a affirmé clairement que la promesse du prophète s’est accompli en Lui (cf. Lc 4, 16-21). Elle s’est réalisée entièrement quand, par sa mort sur la croix et par sa résurrection des morts, il nous a libérés de l’esclavage de l’égoïsme et du mal, du péché et de la mort. Et c’est là l’annonce du salut, ancienne et toujours nouvelle, que l’Église proclame de génération en génération : Christ crucifié et ressuscité, Espérance de l’humanité !

Aujourd’hui encore, cette parole de salut résonne avec force dans notre Assemblée liturgique. C’est avec amour que Jésus s’adresse à vous, fils et filles de cette terre bénie, où, il y a plus d’un millénaire, a été jetée la semence de l’Évangile. Votre pays, comme d’autres nations, connaît une situation culturelle qui représente souvent un défit radical pour la foi et, donc, aussi pour l’espérance. En effet, à l’époque moderne, la foi aussi bien que l’espérance ont été « déplacées », car elles ont été reléguées sur le plan privé et ultra-terrestre, tandis qu’a été affirmée dans la vie concrète et publique la confiance dans le progrès scientifique et économique (cf. Spe salvi, 17). Nous savons tous qu’un tel progrès est ambigu : il ouvre à la fois de bonnes possibilités et des perspectives négatives. Les développements techniques et l’amélioration des structures sociales sont importants et certainement nécessaires, mais ils ne suffisent pas à garantir le bien-être moral de la société (cf. ibid., 24). L’homme a besoin d’être libéré des contraintes matérielles, mais il doit être sauvé, et ce plus profondément, des maux qui troublent son esprit. Et qui peut le sauver, si ce n’est Dieu, qui est Amour et qui a révélé, en Jésus Christ, son visage de Père Tout-Puissant et miséricordieux ? Notre ferme espérance repose donc dans le Christ : en Lui, Dieu nous a aimés jusqu’au bout et il nous a donné la vie en abondance. (cf. Jn 10, 10), vie que toute personne, parfois même inconsciemment, désire ardemment posséder.

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ». Ces paroles de Jésus, écrites en grandes lettres au-dessus de la porte de votre cathédrale de Brno, s’adressent à présent à chacun de nous et Jésus ajoute : « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos » ( Mt 11, 29-30). Pouvons-nous rester indifférents face à son amour ? Ici, comme ailleurs, au cours des siècles passés beaucoup ont souffert pour rester fidèles à l’Évangile et n’ont pas perdu l’espérance. Beaucoup se sont sacrifiés pour redonner sa dignité à l’homme et leur liberté aux peuples, trouvant dans l’adhésion généreuse au Christ la force pour construire une humanité nouvelle. Néanmoins, dans la société actuelle, où de nombreuses formes de pauvreté sont le fruit de l’isolement, du non-amour des autres, du refus de Dieu et d’une fermeture initiale tragique de l’homme qui pense pouvoir se suffire à lui-même, ou bien n’être qu’un fait insignifiant et passager ; dans ce monde qui est aliéné « quand il met sa confiance en des projets purement humains » (cf. Caritas in veritate, 53), seul Christ peut être notre espérance certaine. C’est là l’annonce que nous, chrétiens, sommes appelés à répandre chaque jour, par notre témoignage.

Annoncez-le, vous chers prêtres, en restant intimement unis à Jésus et en exerçant avec enthousiasme votre ministère, certains que rien ne peut manquer à qui s’en remet à Lui. Témoignez du Christ, vous chers religieux et chères religieuses, par votre pratique joyeuse et cohérente des conseils évangéliques, en montrant quelle est notre véritable patrie : le ciel. Et vous, chers fidèles laïcs, jeunes et adultes, chères familles, qui fondez sur la foi en Christ vos projets familiaux, de travail, d’étude, et les activités de tout domaine de la société. Jésus n’abandonne jamais ses amis. Il leur assure son aide car on ne peut rien faire sans Lui, mais, en même temps, il demande à chacun de s’engager personnellement à répandre son message universel d’amour et de paix. Que vous encourage l’exemple des saints Cyrille et Méthode, les principaux patrons de la Moravie, qui ont évangélisé les peuples slaves, et de Pierre et Paul, auxquels votre cathédrale est dédiée ! Suivez le témoignage lumineux de sainte Zdislava, mère de famille, riche en œuvres de charité et de pitié ; celui de saint Jean Sarkander, prêtre et martyre ; de saint clément-Marie Hofbauer, prêtre et religieux, né dans ce Diocèse et canonisé il y a 100 ans, et de la bienheureuse Kafkova, religieuse née à Brno et tuée par les nazis à Vienne. Que Marie, Mère du Christ et notre Espérance, vous accompagne et vous protège. Amen.

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