2014 10 22

De SpiWiki

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA

MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 22 octobre 2014

( L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 44 du 30 octobre 2014)

Attente et espérance

Les chrétiens sont appelés à être des hommes et des femmes d’espérance, unis par la certitude d’un Dieu qui n’abandonne pas. En commentant la liturgie du jour et l’Evangile de Luc (12, 35-38), dans lequel Jésus invite ses disciples à être comme des serviteurs qui attendent en veillant le retour de leur maître des noces, le Pape a demandé: « Mais qui est cet homme, ce maître, qui vient de cette fête de mariage, en pleine nuit ?». La réponse est donnée par Jésus lui-même : « C’est moi qui suis venu pour te servir, prendre la tenue de service, vous faire passer à table, vous servir ». Jésus — saint Paul le redit dans la Lettre aux Ephésiens (2, 12-22) — est celui qui est « venu pour servir, non pour être servi ». Et le premier don que nous avons reçu de lui est celui d’une identité. Jésus nous a donné « la citoyenneté, l’appartenance à un peuple, un prénom, un nom ». En reprenant les paroles de l’apôtre, qui rappelle aux païens que lorsqu’ils étaient sans le Christ ils étaient « exclus de la citoyenneté», François a souligné: « Sans le Christ nous n’avons pas d’identité». Grâce à lui, en effet, alors que nous étions divisés nous sommes devenus un « peuple ». Nous étions « des ennemis, sans paix », isolés, mais Jésus « par son sang nous a rassemblés ». C’est encore saint Paul qui sert d’inspiration pour approfondir ce thème. Dans la Lettre aux Ephésiens, on lit : « Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait ». Nous savons tous que « quand nous ne sommes pas en paix avec les personnes, il y a un mur qui nous divise ». Mais Jésus « nous rend ce service d’abattre ce mur ». Grâce à lui, « nous pouvons nous rencontrer ». De peuple séparé, composé d’hommes isolés les uns des autres, Jésus par son service « nous a tous rapprochés, il a fait de nous un seul corps ». Et il l’a fait en nous réconciliant tous en Dieu. Ainsi « d’ennemis » nous sommes devenus « amis » et d’«étrangers » nous pouvons à présent nous sentir « fils ». « Mais quelle est la condition » qui fait que d’«étrangers », de « personnes des rues », nous devenons en mesure de devenir « concitoyens des saints »? Avoir confiance — a répondu le Pape — dans le retour du maître des noces, de Jésus. Il faut « l’attendre » et être toujours prêts : « Celui qui n’attend pas Jésus, ferme la porte à Jésus, ne le laisse pas accomplir cette œuvre de paix, de communauté, de citoyenneté; plus encore : de nom ». Ce nom qui nous rappelle qui nous sommes réellement : « des fils de Dieu ». C’est pourquoi « le chrétien est un homme ou une femme d’espérance », car « il sait que le Seigneur viendra ». Et quand cela se produira, même si « nous ne savons pas l’heure », il ne voudra plus « nous trouver isolés, ennemis », mais comme il nous a transformés grâce à son service : « amis, voisins, en paix ». C’est pourquoi il est important de se demander : « Comment est-ce que j’attends Jésus ?». Mais surtout : « J’attends ou je n’attends pas » Jésus ? Très souvent, en effet, nous aussi chrétiens « nous nous comportons comme des païens » et « nous vivons comme si rien ne devait arriver ». Nous devons faire attention à ne pas être comme « le païen égoïste », qui agit comme si lui-même «était un dieu » et qui pense : « Je m’arrange tout seul ». Celui qui agit de cette manière « finit mal, finit sans nom, sans voisinage, sans citoyenneté». Chacun de nous doit en revanche se demander : « Est-ce que je crois dans cette espérance qu’il viendra ?». Et aussi : « Est-ce que j’ai le cœur ouvert, pour entendre toquer quand il frappe à la porte ?».