2017 11 07 invites banquet
PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Les invités au banquet
Mardi 7 novembre 2017
(L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 047 du 23 novembre 2017)
Pour le salut, il y a « un billet d’entrée ». Mais avec quelques avertissements. Tout d’abord, il est gratuit ; et ensuite les titulaires seront certainement des hommes et des femmes qui ont « besoin de soin et de guérison, dans leur corps et dans leur âme ». Il est facile d’imaginer qu’aux premières places il y a « des pécheurs, des pauvres, des malades », ceux qu’on appelle « les derniers » en somme. Le Pape François a relancé l’image évangélique — tirée du passage de Luc (14, 15-24) — du banquet auquel le maître de maison invite « les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux », après le refus des riches qui ne comprennent pas la valeur de la gratuité du salut. « Les textes évangéliques que nous avons entendus cette semaine, ces derniers jours, se situent dans le cadre d’un banquet » et « avec les conseils que donne le Seigneur sur qui doit être invité à un banquet à la maison ». Et il indique précisément « ceux qui ne peuvent pas te rendre l’invitation, c’est-à-dire ceux qui n’ont rien à te donner en échange ». Voilà « la gratuité du banquet ». Ainsi, « quand il finit d’expliquer cela, l’un des invités — c’est le passage d’aujourd’hui — dit à Jésus : “Heureux celui qui prendra son repas dans le Royaume de Dieu !”». Le Seigneur « lui répondit par une parabole, sans explications, qui raconte l’histoire de cet homme qui donna un grand dîner avec beaucoup d’invités ». Mais « les premiers invités n’avaient pas voulu venir au dîner, il ne leur importait rien du dîner, ni des gens qui étaient là, ni du Seigneur qui les invitait : ce sont d’autres choses qui leur importaient ». « Ces derniers étaient attachés à leur intérêt : qu’est-ce que je peux gagner ?». Ces personnes sont attachées «à leur intérêt à tel point » qu’elles tombent dans « un esclavage de l’esprit » et « elles sont incapables de comprendre la gratuité de l’invitation ». Mais « si l’on ne comprend pas la gratuité de l’invitation de Dieu, on ne comprend rien ». L’initiative de Dieu, en effet, « est toujours gratuite : pour aller à ce banquet que doit-on payer ? Le billet d’entrée est d’être malade, d’être pauvre, il est d’être pécheur ». C’est précisément « le billet d’entrée : être dans le besoin, aussi bien du corps que de l’âme ». Et « par besoin », on entend « besoin de soin, de guérison, avoir besoin d’amour ». « On voit là les deux attitudes ». Celle de Dieu « est toujours gratuite : pour sauver Dieu ne fait rien payer, c’est gratuit ». Et aussi, « disons le mot, elle est “universelle”», dans le sens qu’au serviteur, « le maître “en colère”» dit : « Sors immédiatement sur les places ; dans les rues de la ville et conduis ici les pauvres, les estropiés, les aveugles, les boiteux », car « la gratuité de Dieu n’a pas de limites : tous, il reçoit tous ». « En revanche, ceux qui font leur propre intérêt ne comprennent pas la gratuité. Ils sont comme le fils qui est resté à côté du père quand le cadet est parti et pour qui ensuite, après tant de temps, quand il est revenu pauvre, son père a fait une fête ». Le salut, en effet, « est un don de Dieu auquel on répond par un autre don, le don de son cœur », « le Seigneur ne demande rien en échange : seulement amour, fidélité, comme Lui est amour et est fidèle ». Parce que « le salut ne s’achète pas, on entre simplement au banquet : “Heureux celui qui prendra son repas dans le Royaume de Dieu !”». « Cela est le salut ». Il faut tourner son regard vers le maître de maison qui veut que sa maison se remplisse : « Il est tellement plein d’amour que, dans sa gratuité, il veut remplir sa maison ». Et ainsi, « nous demandons au Seigneur qu’il nous sauve du risque de perdre la capacité de nous sentir aimés ».