2018 11 06 celui qui ne va pas a la fete

De SpiWiki

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA

MAISON SAINTE-MARTHE

Celui qui ne va pas à la fête

Mardi 6 novembre 2018

( L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°047 du 20 novembre 2018)

« J’ai mal à la tête, aujourd’hui je ne peux pas, j’ai à faire…»: c’est la manière, apparemment bien élevée, avec laquelle on refuse souvent Jésus qui, pour chaque homme, a payé de sa vie la fête éternelle au royaume des cieux. C’est avec des expressions incisives que le Pape François a invité celui qui dit “non” à surmonter sa dureté de cœur et à ne pas prétexter d’excuse pour fermer la porte au Seigneur.

« Le passage de l’Evangile que nous avons écouté est tiré du quatorzième chapitre de Luc » et « presque tout le chapitre, à part un passage à la fin, tourne autour d’un repas, se passe à table, et toutes les choses qui s’y passent, se passent à table ». Voilà donc « l’idée du banquet à la fin du chapitre », dans la parabole racontée par Jésus, en particulier dans les versets 15-24 proposés par la liturgie du jour.

« L’une des convives, qui a entendu Jésus enseigner qu’il ne faut pas occuper les premières places, dit : “Heureux celui qui prendra son repas dans le Royaume de Dieu !”. Oui, heureux sera celui qui arrivera à ce grand banquet qu’est le royaume de Dieu ».

Et ainsi, voilà que « l’on imagine le royaume de Dieu comme un banquet, une grande fête ». A ces mots, Jésus « répondit par cette parabole de l’homme qui prépara un grand dîner, en lançant beaucoup d’invitations. Alors, il envoya ses serviteurs dire aux invités : “Venez, c’est prêt ! Venez, vite ! Tout est prêt”. Mais tous commencèrent à s’excuser, refusèrent de venir”».

En somme, « toujours des excuses : ils s’excusent ». Mais « s’excuser est la parole bien élevée pour ne pas dire “refus”». Donc, « ils refusent, mais de manière bien élevée, et le maître — étant donné que la fête était déjà prête — dit : “Va à la croisée des chemins et fais entrer tous les pauvres, tous les malades, les estropiés, les aveugles, tous”». Et étant donné qu’« il y avait encore de la place, il envoie ses serviteurs : “Fais venir de force, oblige à entrer, convainc d’entrer !”». Et « c’est ainsi que s’est déroulée la fête ».

« Le passage de l’Evangile finit par un deuxième refus, mais celui-ci de la bouche de Jésus : “Parce que je vous le dis : aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera mon dîner”». Car, a insisté François, « Jésus attend » celui qui le refuse, « il lui donne une deuxième occasion, peut-être une troisième, une quatrième, une cinquième, mais à la fin c’est lui qui refuse ».

« Ce mot : “excuse-moi”, nous le disons tant de fois à Jésus, quand nous sentons dans notre cœur que le Seigneur nous appelle pour nous rencontrer, nous parler ». « Il nous arrive à nous aussi de refuser l’invitation de Jésus », a encore dit François, en suggérant un véritable examen de conscience. « Que chacun de nous pense : au cours de ma vie, combien de fois ai-je senti l’inspiration de l’Esprit Saint à faire une œuvre de charité, à rencontrer Jésus dans cette œuvre de charité, à aller prier, à changer de vie en quelque chose, quelque chose qui ne va pas bien ? Et j’ai toujours trouvé un motif pour m’excuser, pour refuser ».

En conclusion, le Pape est revenu sur l’image évangélique du « banquet » en suggérant cette réflexion : « Qui paye la fête ? Jésus !». C’est donc précisément « par sa vie que Jésus a payé la fête »; pourtant « je dis : “je ne peux pas”. « Que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre ce mystère de dureté du cœur, d’obstination, de refus et la grâce de pleurer : “Tu as payé ce prix pour cette fête et je ne veux pas y aller ?”».