2018 12 11 tendresse consolation

De SpiWiki

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA

MAISON SAINTE-MARTHE

La tendresse de la consolation

Mardi 11 décembre 2018

( L’Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°051-052 du 18-25 décembre 2018)

A Noël, Dieu « frappe avec les caresses » à la porte de chacun et c’est à nous « de ne pas opposer de résistance » à son amour : souvent, en effet, nous avons peur de la « consolation » et de sa « tendresse », un « terme qui a aujourd’hui disparu du vocabulaire de notre vie ». Telle est la nouvelle proposition spirituelle pour le temps de l’Avent suggérée par le Pape François. La première lecture, a souligné le Pape en se référant au passage d’Isaïe (40, 1-11), « est une invitation à la consolation : “Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu”». Telle est « la consolation du salut, la consolation qui nous apporte la bonne nouvelle que nous avons été sauvés ».

« Mais nous, c’est curieux, nous opposons une résistance à la consolation ». Cette attitude « est une chose qui vient de l’intérieur, comme si nous étions plus sûrs dans les eaux tumultueuses des problèmes, de l’anxiété, des tribulations ». Et ainsi, « nous ne voulons pas risquer ». Donc, « nous parions sur la désolation, sur les problèmes, sur l’échec ». Et alors, « le Seigneur travaille, travaille avec beaucoup de force, mais s’oppose à une résistance : nous n’avons pas confiance dans la consolation ».

« Nous sommes attachés à ce pessimisme spirituel, nous faisons de la résistance ». « Je pense à cela lors des audiences publiques, certains parents m’apportent leur enfant pour que je le bénisse ou que je le prenne dans mes bras ». Mais « certains enfants me voient et hurlent, ils commencent à pleurer : mais que se passe-t-il ? Et le pauvre petit me voit en blanc et pense au docteur ou à l’infirmière qui lui a fait les piqûres pour le vaccin et il pense : “Non, pas une autre !”». Mais, a rappelé François, « nous aussi nous sommes blessés à l’intérieur et nous avons peur des caresses du Seigneur, nous sommes un peu comme cela ». Parce que « la tendresse fait peur ». La « tendresse est un mot que le monde d’aujourd’hui, de fait, a éliminé du dictionnaire ».

« Le Seigneur nous invite à nous laisser caresser par lui, consoler par lui ». « Cette charge du Seigneur de consoler nous aide aussi dans cette préparation à Noël, elle nous réveille un peu ». Donc, « l’état habituel du chrétien doit être la consolation, qui n’est pas la même chose que l’optimisme, non : l’optimisme est une autre chose »; mais « la consolation, cette base positive : on parle de personnes lumineuses, positives ». Et « la positivité, la luminosité du chrétien est la consolation ».

Certes, « dans les moments où l’on souffre, on ne sent pas la consolation ». Toutefois, « la consolation offre la paix ». Et « un chrétien ne peut pas perdre la paix, parce que c’est un don du Seigneur : le Seigneur l’offre à tous, même dans les moments les plus difficiles ». Dans cette perspective, il est bon de « demander cela au Seigneur : “Seigneur, qu’en cette semaine de préparation à Noël, je me laisse consoler par toi, que je n’aie pas peur de me laisser consoler, que je n’aie pas peur. Que moi aussi je me prépare à Noël au moins avec la paix : la paix dans le cœur, la paix de ta présence, la paix que donnent tes caresses”».

Ainsi « fait le Seigneur avec chacun de nous ». Peut-être que « je ne veux pas la paix, je résiste à la paix, je résiste à la consolation, mais lui est à la porte, il frappe afin que nous ouvrions notre cœur pour nous laisser consoler et pour le laisser nous donner la paix ». Et « il le fait avec douceur : il frappe à la porte avec les caresses ».